Pour renforcer la légitimité de l'Etat, la démocratie et le respect des droits de l'homme, le président de la République, Ivan Duque, a présenté mercredi la Politique de défense et de sécurité, qui répond aux différents phénomènes criminels et aux différentes menaces qui pèsent sur la population colombienne (voir retransmission: https://bit.ly/2Gs2rs3).
Le document, qui devient désormais la feuille de route des forces militaires et de la Police nationale et du gouvernement national dans son ensemble, est axé sur la construction de la légalité et cherche à faire face aux différents phénomènes de la criminalité tels que le trafic de drogue, l'extraction illicite de matériaux, l'extorsion et la contrebande.
En outre, cette politique donne des outils solides pour attaquer aux problèmes de sécurité tels que les groupes armés organisés qui, par des activités criminelles et terroristes, attaquent les citoyens et déstabilisent les territoires et entravent l'action efficace de l'Etat.
Cette politique, qui vise à rétablir le principe de l'autorité et à passer du contrôle militaire et de police au contrôle institutionnel du territoire, protège tous les habitants de la Colombie et s'articule avec les politiques que le gouvernement national conduit dans la protection des meneurs sociaux (plan d'action opportun – PAO), la Politique de paix avec légalité, la politique étrangère et la politique intégrale pour faire face au problème de la drogue "Route Future".
L’un des changements majeurs de cette Politique est de qualifier l'eau, la biodiversité et l'environnement comme l'intérêt national, principal et dominant, et, par conséquent, cela devient une question de sécurité nationale et leur protection et préservation face aux intérêts étrangers et à l'action déprédatrice du trafic de drogue, l'extraction illicite de minéraux et la déforestation, sont en premier lieu.
Dans le document, en outre, il y a cinq piliers importants qui cherchent à mener le secteur de la Défense vers une transformation stratégique, visant à assurer la dignité humaine et la protection de l'ensemble de la population et du territoire, en plus du respect et de l'observation des institutions pour chercher le bien-être et la règle de l'ordre juridique et la démocratie.
Le premier pilier est la reconnaissance de l'eau, de la biodiversité et de l'environnement en tant qu'actifs stratégiques de la nation. Cette reconnaissance est nécessaire dans un contexte mondial dans lequel des conflits potentiels sur l'accès et le contrôle de ces ressources sont prévus ; étant donné que la Colombie jouit d'innombrables sources.
Le deuxième pilier établit la sécurité coopérative, c'est-à-dire les modèles de sécurité internationale fondés sur la coopération des États pour assurer la sécurité et la paix internationales, dans le cadre du droit international, comme un outil par lequel on cherche à renforcer la diplomatie pour la défense, tout en garantissant la capacité de dissuasion.
Le troisième pilier propose de démanteler la criminalité, en mettant l'accent sur le démantèlement des activités illicites. L'accent sera mis sur l'ensemble de la chaîne de valeur illégale, ainsi que sur les autres activités connexes et les biens qui en sortent, et sur les groupes criminels dans leur ensemble.
Le quatrième pilier met l'accent sur l’intervention et la récupération des territoires, en particulier dans les zones où les problèmes de sécurité sont concentrés, avec des espaces vides ou des institutions précaires. Compte tenu de ce qui précède, la Politique prévoit des interventions qui permettraient de passer d'un contrôle purement militaire à un contrôle institutionnel du territoire.
Ainsi on a les zones stratégiques d’intervention Intégrale (ZEII en espagnole), les espaces territoriaux où le taux de criminalité est élevé, les besoins de base non satisfaits, l'extrême pauvreté et la population en état de vulnérabilité, en plus d'être les zones géographiques d'intérêt national pour leur valeur sur l'environnement, sur les ressources en eau et/ou la biodiversité.
L'un des principaux efforts sera de remplacer les activités illicites par des activités licites afin de générer de la légalité, des opportunités d'entreprenariat et de nouvelles formes de développement dans ces régions.
Enfin, le cinquième pilier envisage les progrès de l'Innovation, de la Science et de la technologie, qui cherchent à être à l'avant-garde pour contrer les nouveaux modes d'action élaborés par les organisations criminelles.
Face aux appelés "cessez-le-feu bilatéraux", la Politique rejette cette possibilité, car elle contrevient à l'obligation constitutionnelle des Autorités de garantir en permanence la vie, l'honneur et les biens des Colombiens.
Cette nouvelle carte de navigation ne présente aucune ambiguïté en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité. Toutefois, pour procéder à la dissolution d'un groupe armé organisé en dehors de la loi, deux conditions doivent être remplies: concentrer l'ensemble de la structure armée dans des zones géographiques délimitées et mettre fin à toute activité criminelle.
(Avec des informations provenant du Ministère de la Défense)