Selon le Centre National contre les Engins Explosifs et les Mines de l'Armée Nationale (CENAM), 1 698 soldats sont morts de ces engins entre 2003 et mars 2022. Cette année, il y a déjà 8 militaires tués et 56 blessés.
Dans le cadre de la commémoration du 4 avril, Journée Internationale de Conscientisation contre les Mines Antipersonnel, l'Armée Nationale ne ménage aucun effort pour éradiquer le problème des mines antipersonnel et des engins explosifs improvisés du territoire national, ceci afin d'empêcher que les membres de l'Institution et le personnel civil ne continuent d'être touchés par cet ennemi silencieux.
Le problème des mines antipersonnel et des munitions non explosées a laissé des cicatrices indélébiles sur la vie de centaines de Colombiens et de leurs familles. Selon le bureau du Haut-Délégué pour la Paix, entre janvier 1990 et janvier 2022, 12 152 victimes de ces engins ont été rapportées. L’utilisation de ces engins viole le Droit International Humanitaire et viole les Droits de l'Homme. Selon l'institution, sur cette statistique malheureuse, 7 286 des blessés ou décédés sont des membres des forces de sécurité et 4 866 font partie des civils, dont 11 545 sont victimes de mines antipersonnel.
De son côté, le Centre National contre les Engins Explosifs et les Mines de l'Armée Nationale (CENAM), indique que 7 988 soldats ont été victimes d'engins explosifs improvisés (EEI), de mines antipersonnel (MAP), de pièges et de moyens de lancement, entre autres opérations de dommages et de destruction de fabrication manuelle, soit la période comprise entre 2003 et 2022. À ce jour, 6 290 membres de l'Institution ont été blessés et 1 698 tués en raison de l'utilisation de moyens et méthodes de guerre, interdits par la Convention d'Ottawa.
L'une des victimes de ces engins explosifs improvisés est le soldat Brayan Jair Gueitio Ipia, qui, le 29 août 2020, a marché sur une mine antipersonnel qui a détruit son pied droit pendant des opérations militaires conduites à Tumaco, Nariño.
Le soldat se souvient que « la veille, nous ne pouvions pas beaucoup marcher à cause des mines antipersonnel. Samedi, nous sommes partis à 6 heures du matin pour éradiquer comme tous les jours ; ils m'ont envoyé assurer la sécurité avec un autre collègue à environ 200 mètres de l'endroit où nous étions et malheureusement là j'ai marché sur la mine ».
Après l'épisode malheureux, le soldat dit que ce fait n'était pas seulement dramatique pour lui et ses proches, mais aussi pour ses camarades. « Cela a été un moment très difficile, j'ai beaucoup pensé à ma famille, j'ai beaucoup pensé à Dieu et à endurer jusqu'à ce que je puisse être transféré à l'hôpital. À ce moment-là, mes compagnons, au milieu de la tristesse, se sont mis où j'étais tombé pour me donner les premiers secours. Mon pied ne s’est accroché à rien. Cela a frappé ma famille très durement ».
Le soldat Gueitio Ipia appartient actuellement à la Ligue des Athlètes handicapés où il pratique la discipline de l'escrime adaptée et l'un des rêves est d'entrer dans une université pour étudier l'administration des affaires et ainsi poursuivre son processus de réadaptation complet.
Entre 2003 et 2022, l'Armée nationale a neutralisé la menace de 285 192 engins explosifs dans le pays, dont 3 496 cette année.
Source: Presse-Armée nationale